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Alila Villas Koh Russey, enfin !

Ce n’est plus un secret pour personne, le Cambodge s’est ouvert récemment et de manière assez spectaculaire au tourisme multipliant les ouvertures comme les destinations, bien au-delà de la zone de Siem Reap, objet jusque lors de toutes les attentions. Après l’installation temporaire ces derniers mois des équipes de Thierry Teyssier et de son projet 700.000 heures entre Siem Reap, Battambang et Tonle Sap, l’inauguration du Rosewood à Phnom Penh, les ouvertures concomitantes des très abordables et néanmoins élégants Viroth’s Villa et Treeline aux abords d’Angkor Wat, les projets Shinta Mani signés par le très flamboyant Bill Hensley, il restait encore à inaugurer le sublime Six Senses Krabey et le très attendu troisième Alila Villas Koh Russey dans l’archipel de Koh Rong.

« C’est là, au large de Sihanoukville, que tout semble vouloir désormais se passer »

C’est là, au large de Sihanoukville, que tout semble vouloir désormais se passer, quelques années seulement après l’ouverture de l’ile-hôtel de Song Saa à quelques kilomètres de là. Gagné par la frénésie des investissement chinois, le pays s’ouvre sur la mer ou plus exactement le Golfe de Thaïlande et ses eaux claires.

Promise à un avenir fulgurant mais dotée d’un aéroport à taille humaine (pour combien de temps encore ?) la ville côtière ne sert fort heureusement que de point d’accès à ces nouveaux paradis situés à quelques 20 minutes à peine d’un transfert assuré en voiture et bateau privés. Avec Alila Villas Koh Russey, ledit transfert frôle à ce point la perfection qu’on se verrait presque se contenter d’un aller-retour sans passer par la case hôtel. Véritable modèle du genre, enchainement parfait d’un ballet d’intervenants aux uniformes d’une blancheur immaculée, à l’énergie et à l’amabilité exemplaires, d’une voiture et d’un bateau au confort et à la musique au diapason, de produits d’accueil raffinés et de gourmandises impeccablement présentées, ce voyage de transition entre terre et mer faisant étape dans l’exclusivité d’un lounge comme d’un ponton privés en bordure des flots vaut tous les applaudissements. D’entrée, Alila Villas Koh Russey veut frapper fort. Mainte fois décalée, cette ouverture, la troisième pour la marque la plus haut de gamme du groupe Singapourien, ne cache pas son ambition de vouloir rivaliser avec les plus grands. Pour cela, elle s’est tout d’abord adjoint les services de Chioh-Hui Goh (Studio Goto), disciple très appliqué de Soo K. Chan, auteur de l’ex-Alila Villas Soori de Bali. Bien que cachée par la jungle de Koh-Russey, littéralement l’ile aux bambous, son architecture de béton gris ne passe pas inaperçue, à commencer par son débarcadère, où chacun s’empresse de venir saluer les nouveaux arrivants, jusqu’à son spectaculaire pavillon d’entrée, stylisée comme un Krama et ouvert aux quatre vents sur un océan de graminées courant jusqu’à la mer.

« Mainte fois décalée, cette ouverture, la troisième pour la marque la plus haut de gamme du groupe Singapourien, ne cache pas son ambition »

Alila Villas Koh Russey se veut clairement un geste architectural à la géométrie étudiée et dont les deux villas 4 chambres marquent l’épitomé. Si les longues rangées accueillant les Suites jardin ou Mer (dont les appellations manquant d’à-propos devraient changer sous peu) n’ont pas vraiment d’autres agréments que leurs terrasses ouvertes sur la nature, les onze autres villas de 1 à 2 chambres les prolongeant offrent un confort et un intérêt très largement supérieurs à commencer par une piscine privée et un jardin posé sur une plage bordée de pins et aux reflets cuivrés. Les deux énormes coussins y faisant office de transats et réservés à l’usage exclusif de leurs locataires agissent comme de véritables aimants du lever au coucher du soleil, ici chaque jour remarquable, la pointe ouest de l’ile lui servant de point de repère idéal. Alila Villas Koh Russey peut en effet s’enorgueillir de posséder un observatoire de la courbe de l’astre solaire sur un kilomètre de long. Si ses eaux cristallines enviables à des kilomètres à la ronde constituent indéniablement l’Unique Selling Point du resort et pourraient hâtivement le faire préférer à son voisin le futur Six Senses Krabey, les esprits plus éclairés et incapables de se résigner à choisir auront compris qu’avec ces deux-là, ils tiennent un de ces incontournables combinés que le Cambodge est désormais à même de proposer, les joies de la plage d’un côté, les mystères de la jungle de l’autre.

« Alila Villas Koh Russey ne manque pas d’atouts à commencer par (...) un service déjà rodé et dont les butlers affectés au service des villas sont sans doute le plus bel exemple »

Bien évidemment, au-delà de cette baie protégée, idéale pour les randonnées à toute heure en kayak ou en paddle, Alila Villas Koh Russey ne manque pas d’atouts à commencer par sa spectaculaire piscine de pierre noire en damiers et dégradée, située en surplomb. Avec pas moins de 30 mètres dédiés à la nage et accolés à quelques bassins supplémentaires qui forment autant de perspectives sur les flots tout proches, elle donne un point de vue rafraichissant à la salle de restaurant qui lui sert de frontière et qui répond au nom bien choisi d’Horizon. Balançant entre inspiration Khmere et influence française, sa cuisine comme celle du Beach Shack où on prend plaisir à déjeuner pieds dans le sable sous la brise de grands ventilateurs ne déméritent pas. Sans laisser de souvenirs impérissables comme le ferait en bouche l’entêtant poivre de Kampot dont les plantations ne sont qu’à quelques miles, elles font mouche à l’instar d’un service déjà rodé et dont les butlers affectés au service des villas sont sans doute le plus bel exemple.

« Si Alila Villas Koh Russey se distingue déjà parmi les grands, il ne fait pas de doute qu’il le sera demain parmi les très grands. »

Côté bien-être, malgré une taille réduite comparée à ses prédécesseurs, l’Alila Spa dont la gamme formidable s’est enrichie ici d’une huile de coco vierge ne fait pas plus défaut, délivrant les protocoles parfaits qui font la réputation de la marque depuis ses débuts. Il reste néanmoins à ce nouveau resort à la palette réduite de vert, de bleu et d'ocre, non pas à se patiner mais au contraire à retrouver un certain lustre que les multiples retards suivis d’une ouverture précipitée lui ont fait étrangement perdre. Les prochains mois, qui voient des tarifs très sages démarrer autour de 325€/nuit (voire encore moindres au delà de 3 nuits) devraient déjà être le théâtre très discret d’une première remise à niveau de pavillons que quelques artefacts et autres éléments de confort ré-enchanteront sans peine. Si Alila Villas Koh Russey se distingue déjà parmi les grands, il ne fait pas de doute qu’il le sera demain parmi les très grands. Enfin !

Mots : patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

resort
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À partir d'env. 325€ /nuit

accueil personnalisé • petit déjeuner • transferts

 
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