Un bout du monde !

Avec une localisation à moins de 2h des côtes de Miami et un peu plus de 3h30 de l’aéroport de Newark, les turquoises et divins rivages des Turks and Caicos ou Turques et Caïques pour nous autres francophones ne dépaysent pas vraiment nos amis américains qui s’y retrouvent en territoire conquis. Bien qu’anglais, l’archipel semble en effet entièrement façonné aux goûts et aux mœurs de l’Amérique voisine et toute puissante. Il faut quitter l’aéroport international de Providenciales, dépasser l’urbanisation aussi galopante que proprette de la Millenium Highway avec ses pavillons blancs longeant l’océan et atteindre au bout d’une piste de sable les quelques 7280 hectares de réserve naturelle du bien nommé Nort West Point pour s’en affranchir.

C’est au bien nommé North West Point qu’Amanyara, littéralement le « lieu paisible » y déploie avec la plus grande aisance ses 38 pavillons individuels et ses 20 villas (...) entre le bleu indécent de l’océan, le vert ténébreux de la mangrove et le blanc éclatant du sable

C’est là qu’Amanyara, littéralement le « lieu paisible » y déploie avec la plus grande aisance ses 38 pavillons individuels et ses 20 villas de deux à six chambres et qu’il tente, entre le bleu indécent de l’océan, le vert ténébreux de la mangrove et le blanc éclatant du sable de se défaire lui aussi de cette emprise anglo-saxonne. Pour cela, il peut faire confiance à son allure caribéene comme à ses accents asiatiques habilement mêlés sous le trait assuré de l’architecte star Jean Michel Gathy mai aussi à Ian White, son Général manager, fraîchement débarqué de l’Ile de Java et de l’incontournable Amanjiwo sur lequel il veilla de si nombreuses années. La tâche n’est pas simple, soyons honnêtes, pour redonner à ce resort pourtant exceptionnel à plus d’un titre le supplément d’âme qu’un taux d’occupation étourdissant, à l’instar de son voisin américain Amangiri, a quelque peu éloigné de la route toute tracée sur laquelle Aman déroule l’excellence de son service et la pertinence de sa vision depuis tant d’années. L’engouement pour une destination et à fortiori au profit d’une seule clientèle n’est que rarement bon signe. De même il n’est jamais aisé de grandir plutôt que de grossir. Heureusement dans le cas présent, les fondamentaux, à commencer par la localisation et le design, deux éléments clés chez Aman ne font pas défaut. Si certains pourraient lui préférer ceux de son voisin et seul compétiteur Como Parrot Cay, également piloté par un ancien d’Aman, les rivages plus ardus d’Amanyara n’en sont pas moins beaux, bien au contraire.

 

Le basalte donne à cette côte très découpée non seulement un tour plus dramatique mais aussi une allure plus séduisante. Je ne saurais dire si le bleu y gagne en intensité mais pour sûr le blanc en ménageant des interstices bienvenus y accroche encore plus la lumière. Prenant la forme de piscines naturelles, comme par miracle disposées en face de nombreux pavillons, ils s’avèrent d’inoubliables trésors. J’en veux pour preuve celui déployant ses ailes en forme de cœur au pied du pavillon 59. Chacun d’entre eux offrent aux occupants des pavillons dits Océan Cove cette joie aussi simple qu’ultime des pieds dans l’eau. Un luxe qui fait bien évidemment oublier l’absence de piscine pour ces derniers et rend les premières catégories avec vue sur la mangrove ou agrémentées de bassins bien moins désirables, affaire de goût. Si nombre d’Aman ne réservent que peu d’options d’hébergement différentes, Amanyara joue au contraire avec les catégories comme ses clients habitués avec leurs millions, les multipliant à l’envie et rendant leur choix cornélien abstraction faîte du tarif. 

Ici, la vie s’étire bien évidemment avec douceur et à l’heure caribéenne, l’océan étant le point de convergence et l’objet de toutes les attentions.

Si l’Amanyara Pavillon y fait figure de cavalier seul dans la catégorie pavillon, l’Artist Villa de 5 chambres décroche elle aussi la palme dans la sienne. Offrant des vues superlatives sur des eaux au bleu hypnotique mais aussi l’accès à une plage privée, cette dernière fait bien évidemment chavirer les cœurs. Pour autant, la majeure partie des autres villas disposent elles aussi via leurs escaliers en bois aménagés dans la dune de leur accès direct à la mer et à l’immense plage de sable fin qui sert de terrain de jeux paisible à l’intégralité du resort et qui ne voit guère que quelques occupants même au plus fort de la saison, d’aucuns étant occupés à explorer les fonds bien plus vivants en “snorkelling”, à l’aide de “seabobs” ou en combinaison de plongée jusqu’au reef impressionnant, d’autres à dériver au gré d’une brise légère à bord de kayaks, paddles ou autres catamarans. Ici, la vie s’étire bien évidemment avec douceur et à l’heure caribéenne, l’océan étant le point de convergence et l’objet de toutes les attentions bien au-delà des baleines, tortues et autres habitants de ses fonds translucides. De chaque coin du resort, qui ne manque pas de points d’observations, il s’envisage sous une lumière ou un relief changeant, donnant l’illusion d’un voyage presque immobile. On navigue de l’un à l’autre empruntant à vélo les routes du resort et ne manquant jamais l’occasion de passer par le point central constitué d’une succession de pavillons de réceptions ceints d’acajous géants, se décuplant et se reflétant à l’envie en de parfaites symétries dans un jeu de bassins rappelant le réseau de lagons alentours. Merveilleusement ordonnés, ouverts de tous côtés aux alizés, ils mènent inexorablement au bar occupant l’imposante rotonde centrale dont l’admirable plafond en marqueterie de bois héberge à plusieurs mètres de hauteur le ballet bien cadencé des ventilateurs et le chahut non moins agréable des shakers.  Les ouvertures aménagées en ses flancs et agrémentées de coussins rappelant le bleu éclatant de l’océan, y réservent une myriade de points de vue plus séduisants les uns que les autres dont bien évidemment celui sur la piscine de taille olympique agrémentée de ses trois Balé à l’imparable photogénie dominant les flots.

Chaque Aman dispose de son point d’attraction, agissant tel l’aimant, Amanyara ne fait pas exception à la règle

Chaque Aman dispose de son point d’attraction, agissant tel l’aimant, ramenant sans cesse à lui l’attention dans l’espoir parfois vain de pouvoir en saisir toutes les inflexions sous l’effet du soleil ou la cadence des heures. Amanyara ne fait pas exception à cette règle qui prévaut depuis plus de 30 ans, bien avant les débuts de l’ère Instagram. Et comme dans la plupart des cas, ce focus n’est autre que la piscine conçue dans des proportions à la hauteur des lieux. Adrian Zeccha le fondateur de la marque a toujours pensé que même si ses resorts se devaient d’être des retraites (concept ô combien visionnaire pour l’époque ) au confort individuel incomparable en offrant bien avant l’heure des espaces individuels défiant toutes les lois de l’agrément et par la même de la rentabilité, ses rares pensionnaires se devaient d’avoir la possibilité de se réunir, autour d’un environnement exceptionnel, source de beauté que eux seuls étaient capables de voir et de ressentir. Ses Amanjunkies d’hier ne sont peut-être pas tout à fait les mêmes que ceux d’aujourd’hui, mais assurément tous n’ont d’autre choix que de s’extasier sur ce bassin aux allures de bout du monde. 

L’absence de limites, l’horizon dégagé à l’infini voilà ce que les Amanjunkies viennent chercher à Amanyara

 L’absence de limites, l’horizon dégagé à l’infini voilà ce qu’ils viennent chercher à Amanyara et qu’ils retrouvent jusque dans leurs pavillons de verre totalement ouverts sur la nature et dont les jalousies n’ont d’autre objet que de les protéger de nuits trop pleine d’étoiles, la laideur du monde étant restée à bonne distance.

Mots : Patrick Locqueneux

Images : Patrick Locqueneux | Olivier Chevalier

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À partir d’env. 1.940€ /nuit

Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ resort credit • petit déjeuner • accueil personnalisé

 
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