Back from… Abbaye des vaux de Cernay
Des bonnes manières !
L’histoire de l’Abbaye des Vaux de Cernay commence au 12ème siècle pour reprendre véritablement au milieu du 19ème avec l’acquisition du domaine et des ruines de l’abbaye par la baronne Charlotte de Rotschild et ses héritiers qui sauvèrent définitivement l’ensemble jusqu’à leur expulsion forcée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Après un passage en mains privées et une brève tentative hôtelière, son sauvetage a désormais échu au groupe Paris Society qui en est désormais l’heureux propriétaire, n’en déplaise à ses détracteurs. Aujourd’hui classé Monument Historique, l’ensemble est depuis l’été 2023, date de son ouverture, le fief préféré des parisiens en mal de verdure et de tout amateur d’Histoire comme de belle nature.
« Aujourd’hui classée Monument historique, l’Abbaye des Vaux de Cernay est depuis l’été 2023, date de son ouverture, le fief préféré des parisiens en mal de verdure et de tout amateur d’Histoire comme de belle nature. »
Comment pourrait-il en être autrement ? Malgré des débuts difficiles, avouons le, il y a tout de même dans ces Vaux de Cernay la quintessence de ce qu’on est en droit d’attendre de tout projet hôtelier à commencer par un formidable sens de l’a-propos ou du contexte. Pour d’autres, il aurait été aisé de renoncer à cet héritage ou de tourner le dos à ce que ce lieu fut à travers les âges. Grâce à l’intervention de Cordelia de Castellane, les lieux ont retrouvé le chic des maisons aristocratiques et le charme de la campagne sans se départir de leur ancrage religieux. La décoratrice et aujourd’hui responsable de l’image de tous les établissements signés Paris Society a eu la main aussi heureuse que légère. Rayures, carreaux et fleurs ont repris possession des lieux dans des matières simples et chaleureuses.
« les lieux ont retrouvé le chic des maisons aristocratiques et le charme de la campagne sans se départir de leur ancrage religieux. »
Aucune esbroufe et pas plus d’anachronisme dans cette partition élégante, bon chic bon genre qui ravit tous les âges à l’instar de sa formidable sélection mise en boutique. Tout l’univers de cette nouvelle Abbaye des Vaux de Cernay y est parfaitement représenté des arts de la table au jardinage sans oublier la mode, les accessoires et les objets décoratifs pour certains siglés aux nouvelles armes de la maison. Il n’ est d’ailleurs point rare de voir les clients empiler les sacs dans les coffres de leurs voitures ou des taxis les ayant conduit le temps d’un séjour dans ce qu’il convient d’appeler ici une parenthèse réellement enchantée.
« Aucune esbroufe et pas plus d’anachronisme dans cette partition élégante, bon chic bon genre »
Car au delà de l’esthétique pensée dans ses moindres détails, des canapés chesterfield aux parasols à franges en passant par les moquettes imprimées ou les tentures de velours, l’attention a tout autant été portée sur l’art de vivre à la campagne et les expériences qu’il suggère. Ainsi, on trouve à l’Abbaye des Vaux de Cernay tout ou presque de l’imagerie d’Epinal, du tir au pigeon, du tennis, de la bicyclette ou de la barque entre autres… Jules Renard disait que “ la campagne se prête à toutes les divagations du rêve”, elle se prête surtout à toues les expériences et toutes les sensations. Qu’y a-t-il de plus doux que le chant des oiseaux ou celui des cloches au réveil, de sentir un rayon de soleil s’appesantir sur les draps froissés, d’ouvrir les volets sur les premiers pas du matin crissant dans les allées de graviers, d’entendre au loin quelques échanges sur les courts ou quelques tirs dans les airs, de voir passer en file indienne une famille à vélo ou les canards se jeter à l’eau, d’entendre le murmure du vent souffler dans les arbres ou les coups de pagaie pourfendre l’eau de l’étang… À la campagne tout est plus vif, plus intense, plus présent comme si tous les sens se remettaient en éveil.
« Permettre une déconnexion avec soi mais aussi avec les siens, voilà bien l’une des promesses non revendiquées et pourtant bien réelle de cette Abbaye des Vaux de Cernay. »
Permettre une déconnexion avec soi mais aussi avec les siens, voilà bien l’une des promesses non revendiquées et pourtant bien réelle de cette Abbaye des Vaux de Cernay. Les anglais appelle cela plus joliment que nous. Ce “quality time” se pare ici de milles atours car chacun y trouvera son compte. Le “playground” ou terrain de jeu pour rester français est aussi vaste que varié. Il manque à l’inventaire précédent le spa signé Tata Harper, la piscine extérieure digne d’une photographie de Slim Aarons, le Kids Club imaginé avec la collaboration de Tartine & Chocolat, la “game room” pour les ados et les plus grands, le karaoké ou le cinéma en soirée mais aussi le croquet, la pétanque, le ping pong ou le Mölkky pour ceux qui préfèrent et bien sûr la ferme nouvellement ouverte sur le domaine qui offrent aux caresses ses animaux.
« Aux Vaux de Cernay, pas question de bouder son plaisir ! Chacun y trouvera assurément son compte. »
Aux Vaux de Cernay, pas question de bouder son plaisir ! Chacun y trouvera assurément son compte. D’aucuns dirait que la carte pourrait être plus étoffée, plus de saison ou plus locavore, le restaurant des Chasses avoir plus d’ambition pour une vraie différence avec celui de l’Auberge, le petit déjeuner se décliner à la table plutôt qu’en buffet au Réfectoire des Moines ou en formule brunch le weekend mais ce serait nier l’essence même des lieux et ce savoir-faire de Paris Society comme Soho House ou Estelle Outre-Manche à créer des tables festives et de partage. Nappes à carreaux à l’Auberge, nappages immaculés aux Chasses, tables rustiques à la nouvelle Trattoria de la Ferme, l’esprit est là, juste et plein d’ à-propos à l’instar de Soho Farmhouse ou d’Estelle Manor avec lesquelles l’Abbaye partage nombre de points communs.
« Il est un mérite qu’on ne saurait retirer à cette Abbaye des Vaux de Cernay version Paris Society, c’est ce service qui (...) fait preuve d’une courtoisie et d’un dévouement remarquables comme on est en droit de l’attendre dans une bonne maison, qu’elle soit de campagne ou grande »
Mais surtout, il est un mérite qu’on ne saurait retirer à cette Abbaye des Vaux de Cernay version Paris Society, c’est ce service qui parfois bien que débordé par la foule notamment aux beaux jours, fait preuve d’une courtoisie et d’un dévouement remarquables comme on est en droit de l’attendre dans une bonne maison, qu’elle soit de campagne ou grande. Ici chacun ajuste son discours avec les bons codes et la bonne attitude, ses bonnes manières trop rares de nos jours. Au-delà du faste des lieux et de son histoire, subsistent cette humilité et cette forme de piété qui ont à voir avec l’hospitalité justement. Le savoir recevoir voilà bien la vertu première pour ne pas dire cardinale de cette Abbaye des Vaux de Cernay nouvelle version.
Mots : Patrick Locqueneux
Images : Olivier Chevalier & Patrick Locqueneux
resort
À partir de 260€/nuit
Accueil personnalisé • petit déjeuner • surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ de credit