Back from… Castello di Reschio
Respect !
Tout le monde, ou presque, a déjà vu sa piscine comme un miroir posé sur l’herbe fraîche et, se découpant entre les pins graciles, sa silhouette imposante. Pourtant, un contrat, à signer prestamment dès l’arrivée, stipule de ne prendre aucun cliché de cette propriété qui se révèle aussi immédiatement qu’irrémédiablement comme l’une des plus instagrammables au monde. Quelle étrange gageure et quel bien affreux supplice de tous les instants pour celui qui aime à voir la beauté sous toutes ses formes. Nous ne sommes pas à un paradoxe près dans ce monde toujours plus connecté qui veut se donner à voir, mais à sa manière, sous son plus beau profil. On ne badine pas avec Reschio et ses propriétaires ou plutôt ses démiurges tant le couple qui préside à sa destinée a œuvré ici avec une volonté acharnée et un indiscutable talent à créer de toutes pièces un lieu tout autant unique qu’iconique, forçant l’admiration et dépassant l’entendement.
« Aux confins de l’Ombrie et littéralement à la lisière de la Toscane, à moins de deux heures de Florence, Reschio surgit tel que dans un conte de fées »
Aux confins de l’Ombrie et littéralement à la lisière de la Toscane, à moins de deux heures de Florence, ils ont fait d’un château en ruines datant du 10ème siècle et d’une cinquantaine de fermes abandonnées un modèle de préservation et de restauration digne d’un véritable conte de fées. Acquis en 1984 par le comte et la comtesse Antonio Bolza, les 1500 hectares de ce domaine hors normes ont retrouvé, sous l’impulsion de leur fils et actuel propriétaire, le Comte Benedikt les ayant rejoints au début des années 2000, non pas un lustre perdu mais gagné une puissance et une envergure proprement inimaginables. À la force d’un travail acharné, l’architecte formé à Londres et son épouse Donna Nencia sont parvenus à donner vie à leur imaginaire et à l’ancrer dans une réalité commerciale exemplaire.
« Acquis en 1984 par le comte et la comtesse Antonio Bolza, les 1500 hectares de ce domaine hors normes ont retrouvé, sous l’impulsion de leur fils et actuel propriétaire, non pas un lustre perdu mais gagné une puissance et une envergure proprement inimaginables »
Il faut voir ce que fut le château du temps de son acquisition pour comprendre qu’ici tout est possible, même l’impossible. De même, il faudrait pour chaque hôte visiter l’ancienne manufacture de tabac qui s’est muée en une sorte de ruche créative regroupant tous les projets d’architecture et de design de cette vaste entreprise relevant de l’utopie. Chaque plan de restauration du château comme des fermes réhabilitées et transformées désormais en villégiatures tout comme chaque élément constitutif des décors, de l’éclairage au mobilier, s’il n’a pas été chiné et entreposé ici, y a été dessiné voire fabriqué. En parcourir les étages au milieu d’un amoncellement de meubles et d’objets d’art, voir le comte à sa table de travail et ses équipes s’affairant à imaginer et régler tous les aspects de Reschio donne autant le vertige qu’il fascine. Pouvoir faire le lien entre un projet et sa concrétisation, appréhender l’ampleur de l’entreprise, s’en représenter les moyens nécessaires, qu’ils soient humains ou financiers, tient de la rareté et apparaît ici presque nécessaire.
« Reschio n’a pas ou peu d’égal dans ce monde. Il n’appartient à aucune multinationale, à aucune chaîne, et n’obéit à aucune règle en dehors des siennes »
Car Reschio n’a pas ou peu d’égal dans ce monde. Il n’appartient à aucune multinationale, à aucune chaîne, et n’obéit à aucune règle en dehors des siennes. Il a été érigé, porté et pensé dans les moindres détails par la seule ténacité d’un homme, d’un couple pour ne pas dire d’une famille entière aussi conservatrice que visionnaire. Il n’ait pas lieu de chercher à Reschio quelque preuve de modernité ou quelque “gimmick” de notre temps. Le domaine, dans son intégralité, se veut le reflet de ces temps immémoriaux empreints de respect pour la nature et l’essence des choses. Reschio, c’est le refus de la banalité et de la facilité. Rien n’y est laissé au hasard.
« Le domaine, dans son intégralité, se veut le reflet de ces temps immémoriaux empreints de respect pour la nature et l’essence des choses. Reschio, c’est le refus de la banalité et de la facilité. Rien n’y est laissé au hasard. »
Aussi bien pour les fermes mises en vente mais restant dans l’inventaire de l’hôtel que le château lui-même, chaque détail se doit d’être supervisé par le comte et la comtesse Bolza. De la robinetterie à la poignée de porte, tout doit sortir de cette fameuse “Tabaccaia”. Les jardins tout comme le paysage dans son entièreté se veulent à l’unisson, emprunts de cette même rigueur et de cette même dévotion pour le beau et l’authenticité qui prévalent ici en tout et dont les écuries du père composées d’une quarantaine de pur-sangs espagnols formés au dressage en sont peut être le meilleur exemple. Omniprésente à Reschio, la figure puissante et souveraine du cheval y a valeur de symbole.
« Omniprésente à Reschio, la figure puissante et souveraine du cheval y a valeur de symbole. »
Pour autant Reschio n’en est pas moins une ode à la féminité et à la douceur, à l’image de ses vallons bucoliques. Des bouquets de fleurs des champs aux Stockman anciens, en passant par le linge brodé et les souvenirs de famille, on sent la présence d’une maîtresse de maison qu’incarne avec autorité Donna Nencia. Séjourner à Reschio revient à se faire ouvrir les portes d’une maison de famille avec sa générosité mais aussi ses règles, à faire partie d’un héritage et d’un story-telling parfaitement rodé bien que monté de toutes pièces.
« À Reschio, tout a été imaginé pour vivre un rêve éveillé »
Tout y a été imaginé pour vivre un rêve éveillé. Les suites aux dimensions spectaculaires et au confort exceptionnel regorgent de détails et de trouvailles aussi charmants qu’intelligents. Le bar fin de siècle, le salon sous serre, la bibliothèque et son piano, l’ancienne cuisine, les tourelles secrètes, tout conte un univers à part que des personnages réels et fictifs habitent avec élégance. Mais ce qui fait Reschio bien sûr, c’est avant tout son iconique et sublime piscine qui donne l’illusion de nager au paradis et toutes les expériences autour à commencer par son pool house en surplomb, à l’image d’une tente du Camp du Drap d’Or privatisable à l’heure ou à la journée comme le pavillon du lac conçu lui comme une cabane au Canada avec barques et ponton de bout du monde, ou encore le spa dans les anciennes caves du château avec son bain romain à ciel ouvert, son salon de soins avec sa cheminée, ses deux baignoires et ses lits de massage, mais aussi son académie de cuisine, sa boutique, son manège équestre, son tennis ou son cinéma en plein air cumulant les superlatifs.
« Reschio n’est pas à faire mais indiscutablement à vivre au moins une fois dans sa vie »
Tout cela, si beau ou si rare soit-il, a aussi un coût à la hauteur des lieux, que certains trouveront sans doute déraisonnable. Mais les rêves ne sont-ils pas faits pour se vivre ? Comme quelques autres cultivant l’exceptionnel, Reschio n’est pas à faire mais indiscutablement à vivre au moins une fois dans sa vie, qu’importe la saison, que la brume s’en mêle ou que le soleil y darde, et qu’importe si dans toute cette fantaisie déployée une certaine rigidité demeure. Reschio n’a pas fini d’écrire les pages d’une histoire qui fera date. Respect !
Mots & images : Patrick Locqueneux
experienceÀ partir de 1180€/nuit
Surclassement selon disponibilité • early check-in & late check-out selon disponibilité • 100$ de crédit • petit déjeuner • accueil personnalisé